FSC - Chapitre 7 – Nom de famille He, prénom Zhao. S’écrit Zhuo-yue, Zhao.

 

(NT : zhuó :(brillant) yuè :(lune) Ensemble, ils forment le caractèrezhāo (matin))

Ils demandaient juste une raclée.
Écoutez simplement ce ton prétentieux.

Les deux groupes de personnes se mêlèrent aussitôt dans une bagarre et se battirent sans relâche. Zhou Dalei souhaitait pouvoir enlever sa chemise, mettre ses épaules à nu et brûler toute l'énergie de son corps.

Montrez-leur simplement ce qui arrive quand on m’énerve.
« Tu voles mon arme violette, tu voles mon arme violette, je te laisse voler mon arme violette ? »
« Nous n'avons rien volé ! Est-ce considéré comme du vol ? Si vos compétences ne sont pas aussi bonnes que les nôtres, admettez-le simplement. Putain, ne frappe pas quelqu'un au visage ! »

Au milieu du chaos—

Les yeux grands ouverts, Xie Yu aperçut l'adolescent masqué qui avait initié le combat et dont émanait une aura de chef du groupe adverse. Celui-ci s’occupa tranquillement de ses propres affaires et quitta progressivement le champ de bataille. Sa compétence « m’occuper de mes propres affaires» était très bonne ; personne ne le remarqua alors qu’il s’esquivait placidement.
En quittant l’arène, il passa même la main dans ses cheveux pour se recoiffer.
Il était très soucieux des apparences.
« …… »

En cette chaude journée d’été, il portait des manches longues et un pantalon, et avait même mis un masque pour dissimuler ses traits.
Il se dirigea clairement vers l’ombre sous les arbres. Il jeta un coup d’œil aux alentours et vit que la zone où se tenait Xie Yu était dépourvue de soleil ; ainsi, Xie Yu se retrouva bientôt avec quelqu’un d’autre à côté de lui.

Il était assez grand, environ une demi-tête de plus que Xie Yu.
Lui et Xie Yu se tinrent épaule contre épaule pour regarder le combat, puis il sortit tranquillement une sucette de sa poche. Rose fraise, marque Zhen Zhi. Il la déballa en trois mouvements. Il faisait très chaud et le sucre avait fondu ; Xie Yu sentit une douceur écœurante se répandre dans l'air.

Il écarta le masque, laissant le tissu noir pendre librement à son menton, et dégusta la sucette pendant un moment. Il ne semblait pas avoir de patience pour le bonbon ; après l'avoir sucé un moment, il le broya en morceaux avec ses dents.
Ce ne fut que lorsqu’il chercha un endroit où jeter ses ordures qu’il réalisa que la personne à côté de lui pouvait aussi être un rival venu réclamer l’arme violette.

Xie Yu l’endura pendant un moment puis ne put plus se retenir : « Qu’est-ce que tu regardes ? »

Après avoir observé subrepticement quelqu’un et avoir été directement interpellé par cette personne, le gars ne sembla pourtant pas du tout mal à l’aise. Sans aucun changement d’expression, il remit son masque ; ses doigts contrastaient fortement avec le tissu noir dans lequel ils étaient enroulés. Son teint paraissait anormalement pâle. « Tu es avec ce groupe aussi ? »

Xie Yu dit : « Et si je le suis. »

Le jeune réfléchit un moment et dit : « Ami, allons faire quelques pas ? »

De l'autre côté, le combat se déroulait avec intensité. Franchement, Xie Yu trouvait cela embarrassant et n’avait pas vraiment envie de s’y joindre. « Ami, je te conseille de valoriser ta vie. »
Le jeune retroussa ses manches deux fois, révélant des poignets élancés : « Quelle coïncidence, j’aime courtiser la mort. »

Deux tours plus tard, Xie Yu dut admettre que cette personne était étonnamment bonne.

Ses mouvements de combat étaient très propres : exécutés d’un seul souffle, rapides, vicieux et précis. Prendre accidentellement un de ses coups vous ferait mal de la chair jusqu’aux os.

Xie Yu s’était battu avec beaucoup de gens depuis qu’il était jeune. Quand il était petit, il prit beaucoup de coups ; après avoir eu dix ans, c'était essentiellement lui qui frappa les autres. Il avait très rarement vu l’autre côté prendre l’avantage sur lui.

Lorsque Xie Yu était sur le point d’utiliser un geste vicieux pour faire tomber Masque au sol, celui-ci inversa soudain la situation, et en un seul mouvement le champ de bataille devint le sol. Le jeune maintint leur position longtemps, puis épingla le bras de Xie Yu. Il essaya ensuite de se relever de Xie Yu mais reçut un autre coup de genou dans le ventre.

« Attends un instant… » dit Masque. « Sais-tu quelle est la température du sol aujourd’hui ? »

Il y avait eu une canicule ces derniers jours. La température était dans la zone d’alerte rouge, et chaque jour, il y avait des gens qui faisaient des expériences avec des œufs (qu’ils cuisaient directement) sur le sol.

Xie Yu était sur le point de dire : Un homme adulte comme toi n’est-il pas un peu trop sensible ?

Juste au moment où Xie Yu était distrait, Masque le poussa et les retourna. Les positions des deux combattants furent instantanément inversées, et Masque haussa un sourcil ; ses yeux étaient enfoncés et rapprochés, son regard profond et insondable.

Il était très proche, une main soutenant son poids à côté du cou de Xie Yu.
Il dit : « Il fait assez chaud. Sens-le. »
« Sens ton grand-père. »

Au sol, les deux ne réussirent même pas à faire quelques rounds.

Xie Yu sentit le poids du corps de l'autre disparaître soudainement. Masque se leva rapidement, épousseta son pantalon et tendit la main à Xie Yu pour le redresser, débitant soudainement des bêtises : « … Ami, comment as-tu pu être si négligent ? Trébucher sur un terrain plat ? Sois prudent lorsque tu marches. Si tu es comme ça, comment puis-je te laisser te promener seul dans le parc ? »

Xie Yu ne pouvait vraiment pas comprendre ce développement. « Es-tu un idiot ? »

Masque dit : « C’est toi l’idiot. »

Puis Masque cria de l’autre côté : « Arrêtez, ne vous battez plus, les flics sont là ! »

Ce ne fut que maintenant que Xie Yu entendit faiblement le son d’une voiture de police. Tout de suite après, il vit cinq ou six policiers en grande tenue descendre un à un des voitures de l'autre côté de la route, en criant : « À genoux ! Les mains sur la tête ! Ne bougez pas ! Bagarre en public ! Vous avez du cran, hein ! »

Ils étaient à une certaine distance de la bagarre publique, et la réaction de Masque fut très rapide. Il avait déjà tiré Xie Yu en position debout avant même que les policiers ne sortent de leurs voitures, et la police ne soupçonna pas que sous les arbres se trouvaient deux poissons échappés du filet, qui s’étaient battus en tête-à-tête tout en profitant de l’ombre.

Masque passe un bras sur les épaules de Xie Yu. De loin, les deux ressemblaient à de bons amis se promenant dans le parc à 10h30 du matin.
« Pas besoin de me remercier. Mon audition est plutôt bonne. Que dirais-tu de ceci : coordonnons nos déclarations. Quel genre de personnage veux-tu jouer ? J’ai déjà pensé à quelque chose pour moi. Je suis un spectateur innocent qui a trop mangé au petit-déjeuner et qui est venu au parc pour une promenade. »

Xie Yu dit froidement : « Je ne peux pas être dérangé par toi. »
Masque : « …… »
Xie Yu poursuivit : « Tu es sorti pour te battre et tu as peur des flics ? »
« Pas peur. » Masque haussa les épaules et ajouta avec indifférence : « C’est juste ennuyeux. »

Les deux auraient pu avoir la chance de voir en spectateurs la police embarquer les dix autres, mais l’homme propose, Dieu dispose.

L’un des gars dont la personnalité n’était pas si forte s’effondra. Il regarda à gauche et à droite et ne vit pas son grand frère, puis il tourna la tête et aperçut son grand frère sous l’arbre. Pris de panique, il cria comme un poussin cherchant sa mère : « —Zhao-ge ! »

« …… »

He Zhao le maudit vraiment.

Xie Yu : « Zhao-ge ? C’est toi ? »
He Zhao dit : « Si je disais que non, me croirais-tu ? »

Xie Yu écarta l’épaule du bras que He Zhao avait mis sur lui. L’acte de fraternité touchait à sa fin et il fit aussitôt volte-face : « Tu devrais demander aux flics s’ils te croient. »

Bien sûr, les flics n’y croiraient pas.
Ils préféraient faire une arrestation injustifiée que de laisser quelqu’un filer. De toute façon, ils les ramèneraient d’abord au poste, puis verraient.

L’officier se tint devant eux, regardant d’abord l’un puis l’autre. Pendant un instant, il ne sut pas lequel était « Zhao-ge ».
« Zhao-ge ? C’est qui ? »

He Zhao fit le premier pas pour reconnaître le nom sous lequel il était connu dans ces cercles.
« Moi. C’est moi. Nom de famille He, prénom Zhao. S’écrit zhuo-yue, Zhao.»

Avant même que Xie Yu n’ait eu la chance de se sauver et de mettre de la distance entre eux, il entendit la personne qui l’avait tiré de terre et qui voulait coordonner leurs déclarations le présenter à l’officier : « Oncle officier, c’est la personne avec laquelle je me battais. »

Xie Yu : « … Vraiment, je dois te dire merci. »

« Emmenez-les ! Embarquez-les tous ! »

***

À la station de police.

Ils étaient trop nombreux : dix-sept ou dix-huit personnes firent la queue pour entrer, comme une longue file sur un tapis rouge. Après avoir atteint l’endroit désigné, ils se séparèrent en deux lignes se faisant face. Ils s’accroupirent, les mains au-dessus de la tête, ressemblant beaucoup à des criminels dans une série télévisée.

Zhou Dalei pensa même que c’était assez nouveau. Il donna un coup de coude à Xie Yu avec son bras : « Lao Xie, penses-tu que nous ressemblons à des trafiquants de drogue ? Je n’ai vu ce genre de traitement qu’à la télé. En parlant de ça, les flics de la rue Black Water sont plutôt sympas, comparativement. Ils nous ont même donné un banc pour nous asseoir. »

Xie Yu : « Tu veux toujours t’asseoir sur un banc ? Continue à y penser. »

He Zhao, accroupi en face de Xie Yu, ne put retenir un rire.

L’officier assis juste au centre de la table de réunion frappa alors la table. « Que faites-vous ? Vous pensez organiser un goûter ? Et vous, de quoi vous moquez-vous ? Et toi, tu portes encore ce truc. Tu te rends compte que tu es ridicule ? Enlève-le. »

He Zhao ôta obligeamment son masque. « Ce n’est pas ça. Je suis sensible à la lumière ultraviolette. »

« Alors tu es bien déterminé. Tu es quand même sorti pour te battre. »

He Zhao dit : « Je n’y peux rien, c’est pour mes subordonnés. Je suis en fait un pacifiste. Je n’aime pas ces combats. »

Zhou Dalei poussa de nouveau Xie Yu du coude. Il essaya de se retenir mais n’y parvint vraiment pas.
« Merde, c’est un beau diable. »

Xie Yu : « Zhou Dalei, penses-tu qu’il soit approprié d’avoir le béguin pour un gars pendant que tu es accroupi dans un poste de police ? »

He Zhao entendit et, de bonne humeur, rendu le compliment : « Frère, tu es assez beau aussi. »

Zhou Dalei laissa échapper un éclat de rire. Il trouva ce type intéressant : « Hé, tu es mixte ? Tu as l’air un peu occidental. »

Même accroupi, l’autre ne perdait rien de sa forte présence. Ses cheveux étaient bien coupés, révélant la moitié de son front ; l’arête de son nez était haute et ses yeux étroits et longs. Ses doubles paupières étaient profondément découpées ; lorsqu’il regardait quelqu’un, ses yeux semblaient parler. Profonds et incompréhensibles, à la fois dangereux et nonchalants.

« Je suis métissé de huit pays. Mes ancêtres ont vécu trois générations en Europe, puis sont partis vers l’Asie du Sud-Est. Mon père est arabe, ma mère est française. »
Voyant l’expression de Zhou Dalei devenir de plus en plus vénéneuse, He Zhao s’arrêta, puis dit, incrédule: « … Tu m’as cru ? Je suis Chinois. Du sang pur, pas du sang mêlé. »

Voyant ces deux-là sur le point de surmonter leur inimitié et de se lier d’amitié, l’officier alla finalement droit au but et étrangla leur amitié dans son berceau : « Lequel d’entre vous va expliquer ce qu’il s’est passé ? Pourquoi vous battiez-vous ? »

Zhou Dalei bondit immédiatement : « Parce qu’ils m’ont volé quelque chose ! Mon arme violette ! L’élément de mon courage et de ma foi ! »

L’officier lui fit signe de s’arrêter.
« Enfant de niveau cinq? (NT : la prononciation de « arme violette » (紫武 zǐ wǔ ) ressemble à « enfant cinq » (子五 zǐ wǔ) ). Et ils t’ont volé quelque chose ? »

La tête de Xie Yu lui faisait mal en écoutant ce dialogue de sourds. Il estima que la suite serait vraiment embarrassante.

Comme prévu, Zhou Dalei déclara avec sérieux : « C’est une épée précieuse utilisée par Pangu lorsqu’il a ouvert les cieux et divisé la terre. Elle a 999+ en défense et en attaque. Avec ça, je peux gouverner le monde, et en plus la vendre pour de l’argent. La vendre pour de l’argent est la partie importante. »

« Nous ne l’avons pas volée. » L’autre groupe n’était pas content. Ils dirent tous : « Comment cela pourrait-il s’appeler du vol ? L’épée du dieu Pangu est tombée au sol. Il n’y avait pas de nom dessus ou quoi que ce soit. »

L’officier se demanda s’il avait attrapé une bande de fous.

Afin de découvrir le motif authentique des combats et de mieux comprendre la série d’événements, les quelques officiers téléchargèrent le jeu en ligne « Genesis ».

L’origine de ce qui s’était passé était vraiment risible.
Ils dirent qu'il s'agissait d'une bagarre publique mais que personne n’avait été blessé, et au moment où la police arriva, ils s’étaient déjà arrêtés, donc aucune scène explosive ne fut vue.

« Qui a l'épée du dieu Pangu ? »
Quelqu'un leva la main : « Tiens. C’est avec moi. »

L'officier décida d'une punition parfaite pour correspondre au crime. « Connectez-vous à votre compte. »
« Je me suis connecté. C'est dans ça, ma meute, c'est ce violet, c'est vrai... »

Ensuite, l'officier prit la souris et, dans le menu contextuel, sélectionna [Jeter].

« Je vous montre que dans une société harmonieuse, l'épée du dieu Pangu compte pour rien. »
L'officier se retourna sans honte pour faire face au groupe de « délinquants juvéniles » qui étaient sur le point de pleurer et déclara avec passion : « Peu importe sa valeur, peut-elle être plus précieuse que la paix de notre pays ? »

Zhou Dalei : « …… !? »
Xie Yu : « …… »
He Zhao : « …… »

 

Traducteur: Darkia1030