HSAV - Chapitre 187 - Yan HeQing Ouvre la porte, ouvre la porte, ouvre la porte !

 

« Prince Xiao Jun, cette servante vous aidera à nettoyer la plaie. Cela risque de faire un peu mal, mais si vous pouvez le supporter, cette servante fera de son mieux pour être la plus douce possible », dit doucement la servante à côté de lui, tout en pansant avec soin la blessure sur le front de Xiao YuAn.

Auparavant, Xiao YuAn était confus, cherchant à comprendre ce qui se passait tout en se sentant étourdi. À présent, lorsqu’il se calma enfin, il constata que la servante l’avait aidé tout du long.

Xiao YuAn allait lever la tête pour la remercier, mais lorsqu’il aperçut son visage, il se figea à mi-chemin.

La servante ne remarqua pas le regard étrange dans les yeux de Xiao YuAn. Elle lui appliqua soigneusement le médicament en disant : « Prince Xiao Jun, les ecchymoses sur votre corps doivent être lavées à l’eau chaude, cette servante ira à… »

Xiao YuAn l’interrompit brusquement et demanda avec urgence : « Comment t’appelles-tu ?»

La servante resta un instant interdite avant de répondre : « Mon… non, le nom de cette servante est Tian, Tian Xiang. »

Xiao YuAn prit une profonde inspiration et demanda : « As-tu une sœur ? »

Tian Xiang hocha la tête : « Comment le Prince Xiao Jun l’a-t-il su ? Cette servante a effectivement une sœur aînée, appelée Hong Xiu. »

Dès que Tian Xiang prononça ces mots, Xiao YuAn se mit à pleurer et à rire en même temps. Tian Xiang, effrayée, crut avoir dit quelque chose de mal et s’agenouilla aussitôt pour s’excuser. Cependant, Xiao YuAn la retint précipitamment et tira un tabouret pour qu’elle s’assît : « Pourquoi es-tu entrée au Palais Impérial pour devenir femme de chambre ? »

Après la mort de Hong Xiu, Xiao YuAn l’avait non seulement enterrée avec honneur, mais il avait aussi envoyé une récompense à ses jeunes frères et sœurs — cent taëls d’or — afin qu’ils puissent se marier ou monter une petite entreprise. Ainsi, même si le Royaume du Nord venait à tomber, Tian Xiang ne serait jamais réduite à servir dans le Palais Impérial en tant qu’esclave.

Bien qu’elle ne comprît pas pourquoi Prince Xiao Jun s’intéressait à sa vie, Tian Xiang répondit honnêtement : « Prince Xiao Jun, cette servante n’a plus de parents. Depuis l’enfance, je vivais avec ma sœur et mon frère. Il y a quelques années, ma sœur eut un accident, et depuis, mon frère et moi vivions de la vente de petits objets faits à la main. Mais plus tard, lorsque le Royaume du Nord fut conquis, plus personne ne s’intéressa à ces babioles. Mon frère étant désormais en âge de se marier, cette servante tenta d’entrer au Palais Impérial, et par chance, fut sélectionnée. »

Xiao YuAn fronça les sourcils : « Après l’accident de ta sœur, le Palais Impérial n’a-t-il pas envoyé une récompense ? »

Tian Xiang hocha la tête : « Quelqu’un est venu apaiser mon frère et moi. Ils nous ont donné la récompense envoyée par Sa Majesté. »

Xiao YuAn demanda : « Et combien était-ce ? »

Tian Xiang cligna des yeux et répondit : « C’était beaucoup ! Un taël d’or ! »

Xiao YuAn resta sans voix : « … Un taël ? »

Tian Xiang confirma : « Oui ! »

Xiao YuAn éclata : « … Bon sang ! »

Mmf ! Le ministre qui a remis la récompense était vraiment un avide scélérat ! pensa-t-il, furieux.

En voyant le visage irrité de Xiao YuAn, Tian Xiang eut peur. Elle savait que, parmi toutes les servantes du Palais Impérial, elle était la plus humble : on l’envoyait toujours pour les travaux les plus rudes et les plus pénibles. Avant-hier, lorsqu’elle fut désignée pour servir Prince Xiao Jun, elle avait entendu dire que ce fonctionnaire étranger avait un très mauvais caractère, et qu’il battait ou grondait parfois ses servantes. Terrifiée, Tian Xiang prit grand soin de ses paroles et de ses gestes.

Mais soudain, Xiao YuAn se leva et fouilla dans le placard. Puisqu’il restait malgré tout le monarque d’un pays, aussi misérable fût-il, il devait bien posséder encore quelque argent. Effectivement, après un court instant, Xiao YuAn découvrit un petit tas d’or et d’argent.

Il fourra tout dans les mains de Tian Xiang et déclara : « Prends-les déjà. Je te donnerai certainement les 99 taëls d’or restants plus tard. »

Tian Xiang bégaya : « Qu… 99 taëls d’or ? »

Xiao YuAn hocha la tête sans hésitation.

En tant que président tyrannique ! Si l’on disait qu’on donnerait cent taëls d’or, alors on en donnerait cent ! Pas un de moins !

À cet instant, Tian Xiang, cette jeune femme qui venait de rencontrer un véritable président tyrannique, regarda l’or et l’argent dans ses mains, une seule pensée traversant son esprit :

En fin de compte, Prince Xiao Jun a été chassé de la chambre par l’Empereur lui-même ce matin… S’il est devenu fou après avoir été ainsi humilié, que vais-je faire ?

*

Au début du printemps, les branches commençaient à bourgeonner, mais quelques flocons de neige glacés refusaient encore de disparaître.

Devant la chambre de l’Empereur, un homme se disputait sans relâche avec les gardes impériaux postés à la porte : « Laissez-moi voir votre Empereur ! J’ai quelque chose d’important à lui dire ! »

« Prince Xiao Jun, Sa Majesté est allée se reposer, je vous prie de ne pas crier. Veuillez rebrousser chemin », déclara froidement le garde, la main posée sur le fourreau de son épée, avant de repousser impitoyablement Xiao YuAn.

Grand frère, c’est juste l’heure de Youshi (NT : 17h à 19h) ah ! Le soleil est encore au sommet de la montagne ! C’est l’heure de dormir dans tes rêves, pas maintenant ! pensa Xiao YuAn avec désespoir.

Le garde répondit d’une voix grave : « Bien que ce ne soit que l’heure de Youshi, Sa Majesté a ses propres raisons. »

Xiao YuAn resta muet : « …… »

Un autre garde, plus compatissant, chuchota : « Prince Xiao Jun, ne nous mettez pas dans l’embarras. Après le dernier incident, Sa Majesté fut si en colère qu’il renvoya tous les gardes responsables de sa chambre. Récemment, Sa Majesté est aussi de fort mauvaise humeur. Pourquoi voulez-vous l’irriter davantage ? »

Les paroles du garde étaient voilées, mais Xiao YuAn comprit aussitôt que le “dernier incident” faisait allusion à l’époque où le Prince Xiao s’était introduit dans la chambre impériale pour droguer l’Empereur.

À l’origine, Yan HeQing avait voulu renvoyer le Prince Xiao dans le Royaume occidental de Shu. Cependant, les ministres l’en avaient dissuadé. le Prince Xiao était venu dans le Royaume du Sud pour se soumettre en tant que sujet, mais il restait le monarque d’un autre pays : l’expulser aurait été contraire à l’étiquette. Après avoir pesé le pour et le contre, Yan HeQing ne le chassa donc pas… mais refusa de le voir.

Dans son esprit, Xiao YuAn élabora d’innombrables plans pour révéler à Yan HeQing qu’il était en réalité lui, mais aucun ne fonctionna.

Ce jour-là, comme il n’avait toujours pas pu rencontrer Yan HeQing, il revint abattu. Tian Xiang, incapable de le voir ainsi, tenta de le réconforter : « Prince Xiao Jun, tout le monde dans le Palais Impérial sait que Sa Majesté est un homme d’un dévouement extrême. Il y a déjà quelqu’un dans son cœur. Cette servante a entendu dire que depuis la mort de cet homme, Sa Majesté se rend chaque jour sur sa tombe pour lui rendre hommage, dès qu’il en a le temps. Je vous en prie, n’irritez pas davantage Sa Majesté. »

Après quelques jours passés ensemble, Xiao YuAn découvrit que le tempérament de Tian Xiang différait grandement de celui de Hong Xiu. Cette dernière, après des années au service de l’Empereur, avait développé une douceur et une finesse de comportement exemplaires. Tian Xiang, elle, n’était qu’une jeune fille franche et droite ; même si elle tentait de se retenir, sa sincérité la trahissait souvent, et elle disait toujours ce qu’elle pensait.

« Je sais qu’il a quelqu’un dans son cœur », dit Xiao YuAn avec mélancolie.

« Si Prince Xiao Jun le sait, alors pourquoi continuez-vous à provoquer Sa Majesté, ah ? » demanda Tian Xiang, perplexe.

Parce que c’est moi que Yan-ge a dans son cœur !!! pensa Xiao YuAn avec fureur et douleur.

Cependant, il se contenta d’agiter la main sans donner d’explication.

Tian Xiang, comprenant qu’il devait avoir ses raisons, soupira, impuissante.

*

Alors que Xiao YuAn réfléchissait à la manière de rencontrer Yan HeQing, un visiteur arriva soudain.
Alors qu’il se demandait de qui il pouvait bien s’agir, Huang Yue entra, les mains jointes derrière le dos.

Huang Yue ordonna aussitôt à la servante et au garde de se retirer, ne laissant qu’eux deux dans la chambre. Sans attendre que Xiao YuAn parle, il s’assit, attrapa une tasse de thé et en but une gorgée lente avant de demander : « Prince Xiao Jun, avez-vous changé d’avis au sujet du plan dont nous avons parlé la dernière fois ? »

Xiao YuAn resta interdit : « …… »

‘Quelle dernière fois ?! Quel plan ?! Sur quoi le Prince Xiao et Huang Yue se sont-ils entendus ?! La seconde moitié du livre original ne parle-t-elle pas de Yan-ge construisant son harem ?! Comment suis-je passé de là à une conspiration politique ?!’ pensa-t-il avec horreur.

Lorsqu’une idée jaillit soudain dans son esprit, Xiao YuAn prit un air grave et répondit :
« J’ai encore besoin d’y réfléchir. Mais, je me demande si le général Huang pourrait me présenter à Sa Majesté ? »

À peine eut-il prononcé ces mots que Huang Yue le fixa avec une intensité glaciale, faisant trembler légèrement Xiao YuAn.



Traducteur: Darkia1030